[Mois de février] 25 Février

Wolfgang découpait un morceau de son steack quand Katarina l'interpella. Il releva la tête et eut un sourire en coin : "Oh... Tu parles, Katarina."

Il porta le morceau à sa bouche et le mastiqua longuement avant de l'avaler.

"Je croyais que tu avais perdu ta langue." ajouta-t-il avec un sourire froid.

Bien évidemment, il n'avait pas du tout apprécié qu'elle entre sans le saluer. Mais, à dire vrai, tout ce que faisait sa fille avait le don de l'agacer. Comme si de rien n'était, il se tourna vers Vladimir qui lui tendait un plat de petits pois.

"Merci Vladimir... C'est vrai qu'ils sont excellents." approuva-t-il en prenant le plat et en se servant.

Le visage ordinairement pâle de Katarina prit une légère teinte rosée sous la réflexion de son père. Elle n'éprouvait pas de la gêne mais une colère immense. Ses yeux brillaient de haine et elle serra les poings.

Son coeur battait fort dans sa poitrine et elle sentait qu'elle n'allait bientôt plus pouvoir se contenir. Elle jeta cependant un coup d'oeil à son frère qui tentait de calmer le jeu et elle tenta de se reprendre.

Fermant les yeux l'espace d'un instant, elle prit une profonde inspiration et desserra les poings.

"Hum... Ce que je veux dire..." commença-t-elle en essayant de contenir la rage dans sa voix.

"... c'est qu'il me paraît bien étrange que vous ne sachiez pas comment votre propre femme est traitée." ajouta-t-elle.

Elle savait qu'elle ne devait pas aller jusqu'au bout de sa pensée mais elle ne réussit pas à s'en empêcher et finit : "Mais peut-être que son sort vous indiffère... Peut-être est-ce même vous qui êtes la cause de tout ceci."

Avec soulagement, Vladimir vit que son père prit le plat en argent. Il sentit les battements de son cœur redevenir peu à peu à la normale. Quand d’un coup, Wolfgang se tourna en direction de sa sœur en l’interpellant vivement.
Comme un électrochoc, il se sentit secouer de l’intérieur. Le visage blême, il était comme spectateur d’un match de Tennis. Il regardait à tour de rôle son père puis sa sœur.
Kat semblait avoir un sursaut de lucidité, elle ferma les yeux et resta muette un instant. Le temps d’un fraction de seconde, le jeune homme crut qu’elle avait fini par comprendre son erreur.
Mais, ce n’était qu’une pause pour mieux préparer son assaut. Sans prendre de gant elle lui dit avec force : « Mais peut-être que son sort vous indiffère... Peut-être est-ce même vous qui êtes la cause de tout ceci. »
Surpris par la dureté des mots de sa sœur, le verre lui glissa des mains et s’écrasa sur le sol.
Vladimir regarda le contenu de son verre éclabousser le sol. Puis en prenant le même ton que sa sœur il lui dit :

- Peu être que père ne veut ne tracasser avec ça, et qu’il souhaite que l’on se concentre à nos études…

Il pivota lentement en direction de Wolfgang et lui dit avec inquiétude :
- Hein père ?!! c’est ça !!

La main de Wolfgang se raidit sur le couteau qu'elle tenait. Il releva les yeux sur sa fille et on pouvait y déceler une lueur de profonde colère. Mâchoires serrées, il se demandait bien ce qui le retenait de donner à Katarina la correction qu'elle méritait.

Il entendit vaguement la première tentative d'explication de Vladimir mais ne réagit pas, blême d'une fureur mal contenue. Comme son fils insistait, Wolfgang se tourna vers lui et le regarda longuement. Il prit sur lui et inspira profondément.

"Il est évident que c'est pour cette raison, Vladimir." répondit-il avec un sourire quelque peu crispé.

Il reporta alors son attention sur sa fille et fronça les sourcils : "La prochaine fois que tu souhaites porter de telles accusations, assure-toi d'avoir des preuves avant." trancha-t-il.

Le sang de Katarina bouillait dans ses veines. Elle le sentait taper fort à ses tempes et ses mains qui tenaient les couverts tremblaient de rage. Elle se préparait à un éclat de colère de la part de Wolfgang, prête à se défendre le cas échéant.

Elle soutint le regard noir qu'il lui porta, un silence tendu planant au-dessus de la table. Mais Vladimir prit la parole dans le but de désamorcer le conflit extrêmement proche. Katarina jeta alors un regard furibond à son frère.

Comment pouvait-il être aussi dupe ?! Comment pouvait-il trouver des excuses à Wolfgang ?! Elle se retourna vivement vers son père qui confirmait les paroles de son frère et n'y tenant plus, elle bondit sur ses pieds.

"Vous n'êtes qu'un menteur ! Si Vladimir ne vous avait pas tendu une perche, vous auriez été incapable de trouver une excuse ! Je ne suis pas comme mon frère, Wolfgang, je sais que vous êtes le responsable de l'état de notre mère ! Et si je ne peux pas le prouver aujourd'hui, je le prouverai demain !" s'écria-t-elle, hors d'elle.

La gorge sèche, Vladimir attendit la réponse de son père. Pourquoi doutait-il ? Un semblant de sourire sur les lèvres Wolfgang lui dit :

- "Il est évident que c'est pour cette raison, Vladimir."

Les battements de son cœur se ralentirent, rassurer par la phrase de son père. Il se mordit la lèvre en se demandant pourquoi il avait remis en question la parole de son père.

** C’est kat à force de jeter ses accusations telle du venin : c’est normale, elle commence à t’embrouiller … ** se dit-il.

Le jeune sorcier s’essuya les lèvres à l’aide de sa serviette. Que déjà, sa sœur était débout, entrain d’affirmer qu’un jour elle détiendrait des preuves.

Vladimir balaya la salle du regard, il finit par tomber sur Hans. D’un regard persistant, il lui fit comprendre qu’il devait débarrasser la table pour passer à la suite.

Comme si Kat n’avait même pas parler, Vladimir prit la main se sa sœur pour la faire s’asseoir et lui dit :

- « Je te conseil, il a un fabuleux fromage, … mais bon si tu as plus de place on passe directement au dessert Kat ! »

Cette fois-ci, Wolfgang ne put rester impassible. Alors que Vladimir tentait de raisonner sa soeur, le vampire jeta sa serviette sur la table et désigna Katarina d'un doigt accusateur.

"Ca suffit jeune fille ! Je ne tolèrerai pas que tu me parles sur ce ton ! Maintenant tu t'assis et tu finis de manger en silence !" s'exclama-t-il d'un ton froid.

Voyant qu'elle allait protester, il ajouta, d'un air beaucoup plus menaçant : "N'oublie pas à qui tu t'adresses. J'ai maté des gaillards bien plus dangereux que toi et ce n'est pas parce que tu es ma fille que je t'épargnerai."

Il fixa longuement sa fille et dans ses yeux, elle put clairement voir qu'il ne plaisantait pas.

Katarina jeta à peine un regard à son frère alors qu'il posait une main apaisante sur la sienne. Ses yeux bleu-gris étaient rivés sur ceux de son père. Elle fulminait de rage mais quand il prit la parole, elle blêmit.

Suite à sa première remarque, elle voulut protester, le mettre au défi de la faire taire. Mais lorsqu'il la menaça purement et simplement, elle ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux.

Elle sentait au ton de sa voix et au regard qu'il lui lançait qu'il était très sérieux. Si elle continuait, il n'hésiterait pas à la corriger violemment. Elle sut alors au fond d'elle qu'il valait mieux qu'elle lui obéisse.

Cela lui coûta... énormément mais elle se rassit néanmoins, tremblant de rage. Même si elle ne voulait pas le reconnaître, elle ressemblait énormément à son père et c'est pourquoi elle savait sans aucun doute possible quand il valait mieux qu'elle s'arrête. Sinon, tout comme elle l'aurait fait à sa place, il s'emporterait et elle n'aurait même plus ses yeux pour pleurer.

Elle baissa la tête, vaincue mais se jura de tout faire pour qu'un jour ce soit lui qui est peur d'elle.

Wolfgang ne quitta pas Katarina des yeux jusqu'à ce que celle-ci s'asseye. Il n'était pas détendu pour autant mais au moins était-il quelque peu satisfait. La table fut débarrassée des plats principaux et bientôt le dessert fut apporté.

Mais comme son fils, Wolfgang n'avait plus faim. De toute manière, il ne mangeait pas pour se nourrir mais simplement par habitude. En effet, il aurait été inconcevable de boire du sang devant ses clients. Du coup, il se leva de table après que Vladimir ait parlé.

"Je vais dans mon bureau." indiqua-t-il simplement pour la forme.

Il s'éloigna sans un regard en arrière et sortit de la pièce.

Katarina se sentait trop humiliée pour relever les yeux. Elle entendit son frère et perçut dans le ton de sa voix aussi bien sa tristesse que sa déception. Cependant, elle était trop préoccupée par elle pour se soucier de ses états d'âme.

Son père se leva alors et prit congé d'eux. Incapable de bouger, elle continua de fixer un point devant elle.

*Tu es tellement faible comparé à lui !! Il faut absolument que tu acquières plus de pouvoir ! Sinon tu ne pourras jamais lui tenir tête !* se répétait-elle, insensible au reste.

Katarina sursauta en entendant son frère l'interpeller. Elle releva enfin la tête et constata que sa mère n'était plus là, elle non plus. Ses yeux passèrent de la place où se trouvait quelques instants plus tôt sa mère à son frère.

Elle ne répondit pas de suite. Puis, elle fronça très légèrement les sourcils et dit sur un ton froid : "Quoi ? Tu t'attendais à quoi exactement ?"

Elle le fixa sévèrement pendant un instant et poussée autant par la haine que lui inspirait son père, la frustration de ne pas avoir pu lui tenir tête et l'agacement de voir son frère prendre toujours la défense de leur paternel, elle eut un petit sourire dédaigneux et ajouta : "Tu croyais sincèrement qu'on pourrait se comporter comme une famille normale ? Comme avant peut-être ?"

Son sourire disparut complètement lorsqu'elle conclut : "Nous n'avons jamais été une famille normale et nous ne le serons jamais ! Il faudra que tu te fasses à cette idée !" dit-elle d'une voix forte en se levant.

La pièce était maintenant vide, totalement vide. Vladimir après avoir interpellé sa sœur continua à fixer d’un regard accusateur. Il se demandait bien ce qu’elle allait pourvoir lui dire.

Il ne fallut que quelques instants pour qu’elle prenne la parole. Chacun de ses mots furent pour Vladimir comme une morsure de serpent. En une fraction de seconde, elle balaya tout les espoirs que Vlad avait mis dans ce Week-End.
Encore sonné par les mots de Kat, le jeune sorcier resta figer, incapable de se mouvoir. A vrai dire, il ne s’était jamais imaginé que sa sœur lui dirait ça. Elle semblait tellement obnubiler par son père que l’idée d’abordait la famille lui semblait à des années lumières.
Vladimir se leva sans un mot de sa chaise avec la lenteur d’une personne centenaire. Il posa ses deux mains sur table comme pour l’aider à soutenir le poids de son corps.

Ses lèvres s’ouvrir légèrement pour y sortir un son quasiment inaudible :
- « Je t’interdis … »

Les mains du jeune sorcière commencèrent à serrer la nappe. D’un coup, il releva lentement la tête en direction de sa sœur.
- « JE T’INTERDIS DE DIRE CA !! KAT » dit-il en élevant le voix plus fort que sa sœur comme si cela suffirait pour avoir l’avantage.

Puis il tira d’un coup la nappe fauchant au passage tout ce qu’il y avait dessus. Tout le contenue, les plats, les coupes et verres … tombèrent à terre dans un tintement métallique.

Katarina regarda son frère d'un air froid alors qu'il s'énervait en parlant plus fort qu'elle. Cependant, elle ne put s'empêcher de sursauter quand il tira vivement sur la nappe en faisant tomber tout ce qui reposait dessus.

Elle dut s'écarter pour éviter la vaisselle qui tombait de son côté. Pâle, elle fronça les sourcils et jeta à son frère un regard brûlant.

"Ne joue pas à l'enfant Vladimir !" le reprit-elle.

Elle pinça les lèvres et d'une voix basse mais glacée, elle ajouta : "Cesse de voir les choses comme tu voudrais qu'elles soient et affronte un peu la réalité."

Sur ce, elle tourna les talons et partit en direction de la sortie de la salle.

Sa sœur venait de quitter la salle. Sur les lèvres de Vladimir se dessina un petit rictus suite aux derniers mots de sa sœur. Il trouvait cette situation tellement ironique : elle utilisa le mot « réalité ».
Comment pouvait-elle l’employer, elle qui criait au complot dès que leur père se trouvait dans les parages …
Le jeune sorcier parcoura le sol de la salle du regard qui était jonché d’assiettes et de divers ustensiles de cuisine. Il était furieux contre lui même, comment avait-il pu s’énerver, il lui donnait raison en réagissant ainsi … Il se mordit la lèvre inférieur jusqu’au sang, tout en donnant un violant coup de pied dans plat.
Vladimir quitta la pièce, puis à peine avait-il fermé la porte que l’on pouvait entendre une ribambelle d’elfes remettre la pièce en état.
Il ne fit que quelques pas et vit devant lui Hans. Ce dernier lui présentait un plateau d’argent avec deux lettres qui semblèrent être identiques. Vladimir attrapa les deux lettres et ne conserva que celle avec son nom. Le jeune allemand s’éloigna de quelques pas quand Hans fit mine de tousser :

- « Monsieur, vous avez oublié la seconde lettre »

- « Elle ne met pas destiner » répondit-il sèchement

- « Je le sais parfaitement. Mais comme ces lettres concernent vous et votre sœur vous aurez sûrement envie de vous mettre d’accord … sur certain point … »

Hans fit quelques pas en direction de son jeune maître puis tendit son plateau :

En laissant échappé un « Rahh », Vladimir attrapa l’enveloppe et marcha en direction de la salle. Il s’avait que depuis leurs naissances, Hans faisait tout pour éviter les querelles entre lui et sa sœur.
D’un pas rapide il traversa tout l’aile du manoir pour aller à la rencontre de sa sœur. Il poussa la porte et lui dit d’un ton neutre :
- « Katarina ( il lui tendit la lettre ) c’est pour toi »

Il ajouta en montrant son enveloppe

- « J’ai eu la même »


[ C'est bon ça remarche dsl pour le retard !! ]

Katarina se trouvait dans sa chambre. Assise près de la fenêtre à laquelle elle était accoudée, le menton dans la paume de sa main, elle laissait son regard errer sur le parc. La colère qui l'habitait quelques instants plus tôt semblait s'être atténuée et elle se sentait simplement frustrée de ce que son frère ne veuille pas la croire.

*Je ne le comprends pas... vraiment pas...* se répétait-elle, légèrement attristée également.

Soudain, la porte de sa chambre s'ouvrit à la volée et elle sursauta tout en se retournant pour voir son frère lui tendre une lettre. Elle se leva et la prit en regardant Vladimir d'un air interrogateur.

"Elle vient d'où ?" demanda-t-elle en fronçant un peu les sourcils, sans esquisser le geste d'ouvrir la missive.

Vladimir sentait encore son sang bouillir dans ses veines suite à sa dispute avec sa sœur. Il entra dans sa chambre puis se présenta devant sa sœur en essayant d’imiter son modèle, Wolfgang son père. Détaché comme si rien ne pouvait l’atteindre.
- « Tu ne sais pas ?!!» dit-il surpris de l’ignorance de sa sœur.

Il déambula dans la chambre de sa sœur son regard furetait à droit à gauche.

- « Je croyais pourtant que père t’en avait parlé »

Il fit un signe de la main comme si cela n’avait pas d’importance puis tourna le dos à sa sœur. Sans retenue, il ouvrit un tiroir d’une commode et sans grande surprise il tomba sur un petit coutelas que sa sœur collectionnait.

- « Bon bon … c’est une invitation pour suivre des cours ( il fit une pose levant les yeux vers le plafond en cherchant les mots juste), afin de compléter les matières qui ne nous sommes pas enseignées à Poudlard. »

Vladimir posa la pointe du couteau au bout de son doigt puis il essaya de le garder en équilibre.

Katarina fronça dangereusement les sourcils à la première réflexion de son frère. Elle prit son air détaché pour du mépris et croisa les bras sur sa poitrine. Elle dut se retenir pour ne pas lui arracher la langue quand il se dit surpris que leur père ne lui en ait pas parlé. Mais vu qu'elle voulait savoir de quoi il en retournait, elle n'en fit rien, se contentant de le suivre du regard alors qu'il déambulait dans sa chambre.

*Il cherche quoi ?!* pensa-t-elle, agacée par son comportement.

Elle le vit ouvrir l'un de ses tiroirs, ce qui l'irrita davantage. Lorsqu'il lui eut enfin répondu, elle se dirigea vivement vers lui et attrapa le couteau qu'il essayait de maintenir en équilibre sur son doigt. Elle le rangea dans le tiroir qu'elle poussa brusquement pour le refermer. Elle dévisagea son frère avant de répondre, ayant du mal à contenir la colère dans sa voix : "Et tu comptes y aller... sagement comme il nous le demande ?"

Vladimir fut légèrement déçu lorsque Katerina lui retira son jouet des mains. Elle referma le tiroir en le claquant, puis se plaça devant lui interdisant ainsi l’accès. A cet instant, le jeune sorcier comprit alors qu’elle était agacé. Il ne s’avait pas trop si s’était être tenu a l’écart de cette invitation ou bien que Vlad touchait à ces affaires.
Il marcha jusqu’au lit de sa sœur et s’y assit. Vladimir s’enfonça dans le matelas.

- « Pourquoi ! Tu as quelques chose d’autre prévu ?? » dit-il comme si cela revenait du bon sens.

Vladimir attrapa le livre qui se trouvait sur la table de chevet de sa sœur.


- « Dans tous les cas, je pense bien que le maîtrise de quelques sortilèges ou même encore des maléfices ne sera pas du luxe » ajouta-t-il en pensant immédiatement à l’incident avec Naïade.

Katarina dut reconnaître que Vladimir n'avait pas tort. Cependant, elle aurait préféré devenir muette plutôt que de l'avouer à haute voix. Elle se décala quelque peu de sa commode et s'avança jusqu'au fauteuil situé près de la fenêtre. Elle s'assit sur l'accoudoir et observa son frère.

Elle ne dit rien pendant un moment avant de reprendre la parole : "Et ces cours ? Ils dureraient toutes les vacances d'été ?"

En fait, elle n'était pas si mécontente de passer ses vacances loin du manoir car ici, ils n'avaient pas grand-chose à faire et elle serait toujours trop proche de son père, géographiquement parlant.

*Peut-être que cette école est nulle mais ça vaut sûrement le coup de s'en apercevoir par soi-même.* songea-t-elle.

Le regard de Katerina avait légèrement changé, elle marquait maintenant un intérêt. Vladimir commença à compter sur ses doigts, avant de dire ;

- « Environ un mois entier ! »

Il n’en dit pas plus. Le jeune allemand regarda sa sœur, il comprit alors que pour elle, ce n’était qu’un moyen de s’éloigner du Manoir et surtout de leur père.

D’une voix calme, il lui dit :
- « De toute façon, je ne crois pas que père va souvent être la pendant les vacances scolaires. C’est l’une des raisons pour laquelle il nous envoie la bas. »

Vladimir ouvrit la lettre devant lui et ses yeux glissèrent sur chacune des phrases sans vraiment les lire. Son regard retrouva celui de sa sœur et il reprit :

- « Tu sais, la bas il aura sûrement des gens comme nous ! On pourra peu être se faire des amis. »

Vladimir sourit, à cet instant s’était comme si une autre personne venait de prendre le contrôle de lui

Il se leva puis se dirigea vers la fenêtre. Il écarta le rideau de velours d’une main pour lui laisser voir le parc.

- « Père m’a expliqué qu’il y aura les enfants de beaucoup de personnes influentes. Le premier jour, Père va nous rejoindre car il y aura une sorte d’assemblée. Voilà maintenant tu en sais autant que moi ».

Katarina écouta Vladimir expliquer que leur père ne serait pas souvent chez eux pendant les grandes vacances.

*Espérons que ce soit toujours le cas pendant le mois où nous serons ici !* pensa-t-elle aussitôt.

Par contre, elle ne put s'empêcher de faire une grimace lorsqu'il parla de se faire des "amis". Malgré le fait qu'elle soit fâchée avec son frère, elle n'aimait pas la perspective qu'il ait envie de se faire des amis. Selon elle, il n'en avait pas besoin puisqu'elle était là, elle.

D'un autre côté, elle était d'accord sur le fait que cela pourrait leur être utile de rencontrer des personnes comme eux.

*Au moins ça nous changera de ces bouseux de Poudlard.* se dit-elle avec mépris.

Un silence tomba à la fin des paroles de Vladimir et pendant un moment, aucun des deux ne le rompit. Finalement, ce fut Katarina qui rompit ce silence : "Très bien. Allons donc dans cette école d'été. Nous verrons bien ce qu'il en adviendra."

Vladimir pivota sur lui même puis hocha de tête pour montrer son adhésion. Il balaya une nouvelle fois la pièce du regard à la recherche de quelques chose de précis.

- « Je n’ai pas vu le Week-end se dérouler » dit-il avec regret.

Il se dit alors que tout s’était passé de travers : la difficulté de regarder sa mère, les disputes incessantes entre Katerina et son père. On entendit le carillon du salon qui sonnait les heures. Vladimir revient à lui.

Avec nonchalance, il sortit sa baguette magique de sa veste et pointa la porte d’entrée. Un mouvement de poignet et elle s’ouvrit en grincent légèrement.

- « Tu as fait ton sac ? » dit-il en désignant sa propre valise derrière la porte qu’il venait d’ouvrir.

Il referma soigneusement sa veste puis retira les plis du plat de la main.

- « Je crois que tout le monde nous attend dans le hall, pour notre départ. Hâtons nous ! » lâcha t-il avec entrain.


Vladimir referma le rideau de la fenêtre plongeant complètement la chambre dans le noir. Il se dirigea vers la porte.

Katarina opina de la tête à la question de son frère puis se dirigea avec lui vers la porte de sa chambre pour en sortir. Ils descendirent au hall où les elfes de maison et le majord'home les attendait. Katarina prit sa cape de voyage ainsi que sa valise qui avait été descendues.

Elle ne fut pas surprise de l'absence de son père et en fut même soulagée. Elle eut une pensée pour sa mère et pensa un instant à aller lui dire au revoir.

*Mais de toute manière, elle ne s'en apercevra même pas.* pensa-t-elle sombrement.

Sans un mot pour eux, elle alla vers la cheminée sur le manteau de laquelle était posée une petite boîte contenant de la poudre de cheminette. Elle la saisit, l'ouvrit et prit un peu de poudre qu'elle lança dans l'âtre. Puis, elle s'avança à l'intérieur et dit distinctement et fortement : "Pré-au-Lard."

Quelques instants plus tard, elle retrouvait le bar des Trois Balais où quelques clients s'attardaient encore. Elle attendit que son frère la rejoigne pour pouvoir rentrer au château.

[je te laisse conclure le topic^^]