[Mois de février] 25 Février

Pour beaucoup de jeune sorcier le jour le plus importante de l’année se manifestait soit par Noël ou soit par leur anniversaire.
Le 25 février n’était ni l’un ni l’autre, et pourtant s’était la journée qu’il ne fallait absolument pas manquer pour Vladimir.

Cinq heures trente du matin, Vladimir seul dans le hall attendait devant la porte aux dimensions titanesques. Il s’arrêta, posant sa valise rigide à sa droite et resta immobile.
Il réajusta machinalement sa chemise : tira d’un coup sec sur une manche puis l’autre pour qu’elles dépassent de quelques centimètres par rapport à sa veste comme le veut les règles de savoir faire.
Vladimir pivota sur lui même, afin de guetter l’escalier monumental à deux volées.
Les quelques rayons de la lunes étaient comme filtrés à travers des vitres teintées, Vladimir plissa les yeux mais n’arriva même pas à discerner des ombres. Il fit quelques pas en direction de l’escalier, le hall immense, lui seul, chaque pas résonner avec un léger écho.
Nerveusement, il tapota du pied le sol comme pour battre le mesure. Comme si le temps allait passer plus vite il jeta un œil pour la unième fois sur les aiguilles de sa montre.

Le jeune Allemand, réajusta le nœud de sa cravate puis d’un geste vif il sortit un parchemin plié en quatre. Il le déplia comme pour se rassurer lui même qu’il était authentique. En haut, il y avait les différents titres et autres phrases pompeuses et inutiles de toutes les lettres officielles. Il sauta un bon paragraphe et finit par tomber sur :

« Autorisation de quitter Poudlard, Ecole de magie pendant le Week-End du 25 février. Pour quitter l’école veuillez vous reporter à l’article 9 §1.2§2.5.5 du règlement de l’école »

Il continua de lire pour finir sur le sceaux en cire de l’école avec une signature aérienne de la directrice.

Vladimir rangea méticuleusement le papier dans sa poche intérieur. 5h 50, l’heure du rendez vous, sa sœur, Kate ne devrait plus trop tarder.

Katarina n’avait pas dormi de la nuit. Elle était restée assise près de la fenêtre de son dortoir, toute habillée, sa valise prête à côté d’elle. Elle avait regardé les étoiles, se remémorant chacune des constellations qu’elle connaissait et suivant la progression de la lune, pleine au trois quart.

Vladimir et elle devaient retourner voir leur mère le lendemain et passer tout le week-end en compagnie de leur père, comme chaque année. Tout comme les années précédentes, la jeune fille redoutait ces deux jours. Elle y avait longuement pensé, réfléchissant à ce qu’elle allait dire à sa mère, et la manière dont elle allait se comporter avec son père. Elle espérait garder son calme mais rien n’était moins sûr. Wolfgang avait toujours le chic pour dire quelque chose qui la mettait systématiquement hors d’elle.

Elle soupira et regarda sa montre. Il était l’heure pour elle de rejoindre son frère. Elle se leva, lissa sa robe d’un violet très sombre et passa dans la salle de bain. Elle se regarda dans le miroir. Son teint d’albâtre était parfait, comme si elle s’était mise de la poudre, mais ce n’était pas le cas. Elle se refit rapidement les yeux, accentuant son maquillage noir, ce qui contrastait énormément avec la pâleur de sa peau et se brossa une nouvelle fois les cheveux.

Elle repassa dans la chambre et enfila sa cape noire de voyage. Puis, elle prit sa valise et sortit sans bruit du dortoir. Elle traversa la salle commune et ouvrit la porte qui donnait dans les cachots. Elle remonta lentement les couloirs, d’un pas très digne, le visage impassible. Quand elle arriva dans le hall, elle vit que son frère l’attendait déjà. Elle s’approcha de lui et il se retourna vers elle.

« Nous pouvons y aller. » dit-elle très simplement, d’une voix neutre.

5 h 58, Vladimir tendit l’oreille, des bruits de pas léger et souples arrivèrent dans sa direction. Une silhouette fine sortit de l’ombre pour s’arrêter juste à cote de Vlad.
Il pivota lentement la tête en direction de sa sœur, plissa les yeux et sans même lui dire bonjour: « Tu n’as rien oublié ? » dit il en sortant la lettre signé par la directrice.

6 h 00, un vielle homme au dos voûté, arriva en martela à chaque pas le sol de sa canne. Sans même fait attention aux deux élèves, le vielle homme se traîna avec difficulté juste devant la porte. Avec une vivacité insoupçonnable, il décrit de grand mouvement avec sa canne. Vladimir plaça un bras devant sa sœur, et recula tout en la faisant reculer.
Avec curiosité, Vladimir regard cet drôle de vieillard. Quel étrange personnage. Il se retourna une dernière fois s’assurant que les deux élèves étaient assez éloignés. En quelques secondes, Vladimir arriva à accrocher son regard injecté de sang : des cernes démesurées, une peau craquelée étaient le signe d’une vie déjà bien longue. Le vieillard bafouilla dans une barbe courte à peine clairsemé des mots complètement insensés.
A deux reprises il tapa sur le sol avec sa canne, un silence remplit la salle. Puis soudainement, le madrier barrant la porte glissa lentement avec un léger bruit de frottement. « Clac », il arrivait en buté puis, les gonds grincèrent : la porte s’ouvrait lentement.
Un peu impatient, bien qu’étonné par cette étrange personnage, Vladimir jeta un coup d’œil sur les aiguilles de sa montre.
Avec une pointe de sarcasme il dit assez fort : « C’est plutôt long !!… »

Pendant, ce temps la porte s’ouvrait, les rayons d’une lune presque ronde éclairèrent le Hall. Impatient, Vladimir guetta l’ouverture de la porte, une fois assez large, il saisit d’une main sa valise et de l’autre la main de sa sœur et sortit à grande enjambée de Poudlard.

Il suivit les panneaux sur le chemin, indiquant la direction du Pré-au-Lard.

Katarina arqua un sourcil quand son frère lui demanda si elle n'avait rien oublié. Comme il lui montrait sa lettre, elle fronça légèrement les sourcils et la sortit. Elle n'appréciait pas trop qu'il l'infantilise de cette manière mais d'un autre côté, elle oubliait tant de choses que maintenant Vladimir préférait s'assurer qu'elle avait ce qu'il fallait.

Elle soupira, baissant les yeux, quand un vieil homme arriva et leur ouvrit. Kat ne lui jeta qu'un regard désintéressé et sortit avec son frère, qui lui tenait la main. Accompagnés jusqu'au portail en fer par le vieil homme, Katarina resta silencieuse. Quand ils l'eurent franchi, ils empruntèrent le chemin de terre qui devait les mener jusqu'à Pré-au-Lard.

Elle lâcha alors la main de son frère mais ne dit toujours rien. De toute manière, elle était de bien trop sombre humeur pour discuter. Elle savait que si elle parlait, elle aurait une voix agressive, qu'elle le veuille ou non et Vladimir la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle détestait ce "rituel familial".

Ils arrivèrent bientôt à Pré-au-Lard et ils se dirigèrent vers le bar des Trois balais où ils pourraient emprunter le réseau de cheminette pour rentrer chez eux. Malgré l'heure matinale, la tenancière était déjà réveillée et les attendait sur le pas de la porte.

*A tous les coups, Wolfgang lui a gentiment donné de l'argent pour qu'elle nous attende...* se dit-elle, saluant la femme d'un simple signe de tête.

Elle rentra dans l'auberge et jeta un regard alentour. Rien de bien exceptionnel.

"Votre père m'a prévenue ! Vous devez sûrement être Vladimir et Katarina Blutsauger !" dit-elle d'une voix qui se voulait chaleureuse.

Kat se retourna vers elle et plissa les yeux : "C'est évident... Mais ce n'est pas la peine de nous faire la causette. On n'a pas que ça à faire. Elle est où votre cheminée ?" répondit Kat d'un ton sec.

Le chemin descendait gentiment en direction du Pré-au-Lard. Malgré l’obscurité, il suffisait de suivre le chemin à moitié défoncé. D’un coup sec, Vlaldimir perdit la froideur de la mains de sa sœur. Il jeta un bref, regard en sa direction, il ne perçut que son ombre s’éloignant de lui que quelques pas. Il ne releva, même pas, lui tout ce qu’il voulait c’était de rejoindre l’auberge des Trois ballets au plus vite.

Vladimir pressa le pas, mais il remarque que Kate le suivait à contre cœur, il était parfaitement au courant de son opinion sur cette journée, mais pour une fois dans l’année, elle pourrait faire quelque chose à contre cœur…

Les rues étaient désertes, Vladimir plissa les yeux et vit un peu plus loin, la lueur d’une bougie à une fenêtre. A coup sur, on devait les attendre. Une légère bourrasque fit se balancer l’enseigne, Vladimir leva les yeux et vit « Les Trois Ballets ».

D’un coup à l’entrée, une femme de mauvais genre sortit. Elle resta la, légèrement appuyer contre le porte, une cigarette entre les lèvres tout en mâchant un chewing-gum comme l’appelle les moldus.

Elle resta un moment sur le pas de la porte, rejeta sur ses épaules son châle puis se décida à parler : "Votre père m'a prévenue ! Vous devez sûrement être Vladimir et Katarina Blutsauger !" dit-elle d'une voix qui se voulait chaleureuse.

Sans un mot, Vladimir fit un léger signe de la tête tout en commençant la suivre quand comme un pic acéré sa sœur lança : "C'est évident... Mais ce n'est pas la peine de nous faire la causette. On n'a pas que ça à faire. Elle est où votre cheminée ?"
Les mains gantées, Vladimir retint la jeune femme pour éviter qu’elle se retourne en direction de sa sœur, il lui dit comme pour expliquer le comportement de sa sœur : « C’est pas grave, elle est un peu comme ça en ce moment …. Ça doit être un truc du fille !! ».
Par l’intervention de Vladimir, la tenancière fit un hochement de tête suivit d’un petit signe de la tête, comme si cette unique phrase suffisait à expliquer le comportement de la jeune adolescente.

Elle s’arrêta au bout de la pièce devant un énorme foyer : à vu d’œil on pouvait faire au moins cuire un bœuf entier. La femme se mit sur la pointe des pieds pour attraper une boite métallique au sommet d’un armoire. Elle tira légèrement la langue, tout en essayant de l’ouvrir, après avoir lâché quelques jurons, elle la présenta devant les deux jeunes sorciers : « Vous savez comme ça marche !! »

Vladimir en attrapa une poignée et le jeta dans le feu, il dit fort et distinctement dans sa langue maternelle : « Au manoir des Blutsauger ».
En un clignement de paupière, il vit les flammes se teinter d’une couleur émeraude. Vladimir fut alors emporté, son entourage immédiat se déforma, il rentra dans une sorte de distorsion.
La tête tournant toujours, il arriva chez lui dans le manoir familial. Le major d’homme attendait prêt du foyer, le bras tenant un plateau d’argent avec d’un carafes de cristal et deux verres de cristal.

- Monsieur, voulez-vous prendre quelques choses ?!
Il vit une sorte de révérence, et tendit le verre à Vladimir.

- je vous remercie, sœur devrait pas t’arder, remplissez lui son verre.

Vladimir faisait preuve de politesse uniquement ce jour, c’est pour cette raison que le major d’homme le regardait avec stupeur.
Il versa néanmoins de l’eau dans le verre de cristal prêt à le presenter la sa mademoiselle Blutsauger.

Katarina était de mauvaise humeur et elle semblait l'être de plus en plus à chaque seconde écoulée. Elle suivit la tenancière et son frère jusqu'à l'immense cheminée. La femme attrapa alors, tant bien que mal, une boîte contenant de la poudre de cheminette. Comme elle la leur présentait en faisant une réflexion qui tombait sous le sens, Katarina dut se retenir pour ne pas lui arracher la langue.

*Non mais elle le fait exprés ou quoi ?!!* se demanda-t-elle, perdant vraiment patience.

Vladimir passa le premier et Katarina attendit son tour. Quand il eut disparu, elle prit un peu de poudre de cheminette et s'avança. Elle la lança et entra dans l'âtre.

"Manoir Blutsauger." dit-elle fort et distinctement.

Quelques instants plus tard, elle arrivait derrière son frère et se vit tendre un verre d'eau.

"Non merci." répliqua-t-elle sèchement en tournant la tête, comme si on lui avait présenté la chose la plus dégoûtante qui soit.

Elle posa sa valise à terre et une demi-seconde plus tard, un elfe de maison la lui avait prise et l'emmenait dans sa chambre. Elle se débarrassa également de sa cape de voyage et s'avança dans le salon.

*Tout me semble encore plus glacé qu'avant... Si seulement Maman pouvait aller dans une maison de repos... Je suis sûre qu'elle y serait beaucoup mieux qu'ici.* pensa-t-elle, le coeur légèrement serré à cette pensée.

Elle se laissa tomber dans un canapé, le visage fermé et les yeux rivés sur la table basse.

Valdimir regarda d’un air amusé tout le monde qui remuait entre leurs jambes afin de les débarrasser de leurs affaires. En un clin d’œil, les elfes de maison avaient déjà fait disparaître leurs bagages, capes de voyage : tout devait déjà être soigneusement rangé dans leurs chambres respectives.
Les elfes de maison opéraient sous le contrôle du major d’homme, ce dernier veillait à réprimander la moindre maladresse. L’échine courbée, les elfes faisait mille courbette devant leurs jeunes maîtres, Kate et Vlad.

Vladimir regarda sa sœur disparaître dans le petit salon et s’enfoncer dans le canapé, le regard figé sur le table base en verre.

Le jeune sorcier se retourna vers Hans, le major d’homme, et pris la parole en prenant soin de mettre le ton du a son rang :

- « Père est-il au manoir ? , et mère est elle prête à nous recevoir ??»
Vladimir regarda la major d’homme qui se tenait droit comme un piquet, attendant une réponse qui se fit trop longue Vlad claqua des doigts et repris :

- « j’attends une réponse !!! »
Ne savant pas comme il devait tourner sa phrase, Hans, chercha ses mots puis ce décida a prendre la parole en évidant de croiser le regard de son jeune maître.

- « J’ai .. j’ai reçu des consignes de Monsieur Blutsauger … votre père travail actuellement avec des collaborateur dans l’aile Nord, il a demandé à ne pas être dérangé … même par vous. »
Les derniers mots des consignes de son père furent dure à accepter. Le visage de Vladimir devint d’une blancheur infini.

Hans continua

- « Pour votre mère, il se sera pas prudent de la dérangé à cette heure matinale. Il serait mieux que votre sœur et vous se rende dans le grand salon afin de prendre votre petit-déjeuné. Une fois seulement, vous pourrez aller voir votre mère, elle sera assez reposé pour vous accueillir et au déjeuner, Monsieur Blutsauger vous rejoindra ».

Le major d’homme fit un signe de la tête, claqua les talons avant de disparaître pour donner les ordres en cuisines.

Vladimir repensa au consigne que son père avait laissé, comment avait-il pu avoir des réunions ce jour ci… Il fit un hochement de tête comme pour balayer le flot de pensé.
Un sourire radieux sur le visage, il allait rejoindre sa sœur. Il s’assit a coté d’elle et lui dit ;

- « Tu as entendu ?!! On va aller prendre notre petit-dej et hop on pourra aller voir maman et ce midi papa nous rejoindra !! »
Il se leva d’un bon, lui attrapa la main pour la mettre debout, et lui dit :

- « Aller remue toi, je meurs de fin, on va aller dans le grand salon »

Katarina entendit toute la conversation entre Hans et Vladimir. Croisant les bras sur sa poitrine, elle fronça les sourcils. Si elle avait pu, elle n'aurait vu son père que le strict minimum... à savoir une demi-heure maximum. Cependant, là, ils allaient devoir partager tout un déjeuner ensemble.

*La poisse...* se dit-elle.

Par contre, quand elle entendit parler de sa mère, son visage devint davantage inquiet et elle décroisa les bras.

*J'espère que son état ne s'est pas aggravé !* pensa-t-elle.

Son frère arriva alors et s'assit à côté d'elle. Elle lui jeta un coup d'oeil et se sentit éblouie par le sourire radieux qui illuminait son visage.

Citation :: « Tu as entendu ?!! On va aller prendre notre petit-dej et hop on pourra aller voir maman et ce midi papa nous rejoindra !! »

Elle n'eut pas le temps de répondre que déjà il se levait et prenait sa main pour la forcer à se mettre debout.

Citation :: « Aller remue toi, je meurs de fin, on va aller dans le grand salon »

Son enthousiasme l'étonna l'espace d'un instant. Bientôt elle retira sa main de celle de son frère et croisa ses bras sur sa poitrine, le regardant d'un air sévère. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais elle se ravisa. Elle n'avait pas l'occasion de voir son frère aussi heureux et si elle ne l'était pas, elle devait tenter de se montrer généreuse en ne lui gâchant pas son bonheur. Finalement, elle soupira et dit, faisant un geste d'impatience avec sa main : "Très bien, allons-y..."

Ils allèrent donc dans le grand salon. Il portait bien son nom car la pièce était vraiment immense. Une longue table en bois occupait le centre de la salle. Elle était flanquée de hautes chaises en bois. La table était dressée. Une nappe blanche la recouvrait et les elfes de maison avaient posé des plats en porcelaine et des couverts en argent. L'air était embaumée par l'odeur des petits pains frais et des viennoiseries à peine sorties du four. Des fleurs fraîches et multicolores étaient placées dans des vases de cristal.

Mais tout ceci ne permit pas à Katarina de trouver l'appétit ou le sourire. Elle s'installa néanmoins à table et prit un peu de café. Elle porta la tasse en porcelaine à ses lèvres et en but une gorgée. Le café était excellent mais la jeune fille ne le goûtait pas. Tout lui semblait fade et glacial. Elle se sentait comme prise dans un étau et elle n'arrivait pas à faire semblant. Elle reposa sa tasse et posa ses mains sur ses genoux, regardant son frère qui lui avait bon appétit.

Vlaidmir, depuis le début de la journée malgré l’heure matinale débordait d’énergie. Le programme tout tracé, il voulait un peu accélérer les choses afin de voir son père et sa mère, ainsi, une journée par an la famille Blutsauger ressemblait à une famille normale.
D’un bon, Vladimir se mit sur ce pied, sans même l’attendre, il attrapa sa sœur par sa main afin qu’elle le suive. Vladimir suivit le tapis d’un rouge sang lui ouvrant le passage telle une allée d’honneur conduisant au Grand salon.
Une fois devant la porte à deux battants, Hans se plaça devant la porte, après une courbette il ouvrit la porte laissant alors place sur l’immense table du salon. Suite à ses instructions, les elfes de maison avaient garni la table de tout ce qui pouvait être imaginé.

Vladimir passa derrière sa sœur, il posa ses mains sur ses épaules et la poussa en avant tout en lui disant :

« Yahoo !! On va se reeegaler !! Mieu qu’à Poudlard !!, regard tout ce qu’il y a !! » dit-il en nommant les différents aliments.

Il poussa sa sœur jusqu'au centre de la sable, la ou il tira sa chaise afin qu’elle prenne place.
A ce moment la, un petit elfe de maison habillé avec une redingote fit son apparition. Le regard de Vladimir se durcit afin de le congédier.

- « Je vais le faire » dit-il tout en poussa la chaise de la jeune fille.

Une fois sa sœur installé, il courut autour de la table afin de lui même s’asseoir devant elle. Il se frotta les mains, déplia sa serviette d’une blanche infini avec dans un coin brodé les armoiries de la famille.

Le jeune allemand commença, à piquer à droite a gauche, son assiette se remplit alors de pain aux cumins, sésames … il tourna la tête et ne put s’empêcher de saisir un bol pour le remplir de müesli.

Il releva le nez pour s’essuyer en tapotant sa bouche de sa serviette, seul geste pour le moment qui montre un peu d’éducation.

- « Mais tu manges rien Kat ?!! Il faut que tu aies une bonne mine … que va penser maman ?! »

Vladimir se pencha un peu en arrière, mis les mains sur son ventre, et dit :

- « Je crois que j’ai trop mangé …. » Il regarda Kat et il se mit à rire aux éclats.

Hans arriva avec discrétion comme son habitude, il attendit que Vladimir reprenne ses esprits et dit :

- «le petit déjeuné vous a-t-il convenu ? »
Le major d’homme eut une bref regard en direction de Katerina, qui n’avait qu’une seul tasse devant elle.

Vladimir fit un signe de la main pour montrer que ce n’était rien et aussi pour capter l’attention de Hans.

- « Ne vous en faites pas pour elle … Heu… mère est-elle prête à nous recevoir ? »
Hans tira sur une petite chaînette, à l’autre bout d’une petite poche sortit une montre à gousset. Il fit quelques mimiques de la bouche qui devait certainement dévoiler un calcul mentale, puis il dit :

- « Le temps d’y arrivait, elle sera prête à vous accueillir ! » dit-il en faisant une révérence avant de quitter la salle.

A peine la nouvelle annoncé, Vladimir était déjà debout. Il attendait sur le seuil de la porte la venus de sa sœur.

- « Aller Kat !! »

Katarina était complètement hermétique à la bonne humeur de son frère. Elle n'arrivait pas à la partager, un noeud lui nouant les entrailles. Elle réagit à peine à la réflexion de son frère quant à son appétit.

"Ne t'inquiètes pas, je n'ai pas faim ce matin." répondit-elle avec un sourire sans joie.

Hans arriva bientôt et elle n'eut aucun regard pour l'homme à tout faire de son père, qu'elle détestait certainement autant que Wolfgang lui-même. Néanmoins, elle se leva à la suite de son frère et lissa sa robe. Etrangement, son coeur se mit à battre plus vite à l'idée d'aller revoir sa mère.

Ils quittèrent tous trois le salon et le majord'homme les précédant, ils parcoururent tout le manoir pour rejoindre l'aile où leur mère était installée. Katarina qui d'habitude regardait bien devant elle, la tête haute, semblait perdue dans ses pensées et fixait le tapis rouge sur lequel ils marchaient. Son frère aurait pu lui parler qu'elle n'aurait rien entendu.

Ils arrivèrent enfin devant la porte donnant sur l'appartement de leur mère et ce n'est qu'à ce moment-là que Katarina reprit ses esprits. Relevant la tête, elle regarda Hans ouvrir la porte et elle se rendit compte que ses mains tremblaient légèrement. Elle le dissimula en serrant les poings.

*Reprends-toi Kat !* se dit-elle.

Hans les précéda dans la salle et dit d'une voix assez forte : "Vos enfants sont là Mrs Blutsauger !"

Katarina entra dans la salle, suivie de près par son frère. Sa mère était assise dans une chaise à bascule, installée près de l'une des grandes fenêtres qui éclairaient abondamment la salle. C'était d'ailleurs la seule pièce de la maison qui fut aussi lumineuse. Katarina en fut d'ailleurs éblouie et cligna plusieurs fois des paupières pour s'habituer à cette clarté.

Vladimir était partagé, il ne savait plus comment réagir. Il voulait tellement revoir sa mère, mais une fois que le majord'homme, il fut pris peu à peu d’une sorte de peur. Il se demandait à lui même, s’interrogeant mais ne put trouver aucune réponse.
Il suivait de près sa sœur, devant ses yeux il ne voyait que la noir corbeau des cheveux de Katarina. Le couloir qu’ils empruntèrent lui sembler interminable, aucun bruit, uniquement ceux de leurs chaussures.
Vladimir sentit ses mains devenir de plus en plus moites, ses jambes à chaque mettre devinrent moles.
D’un coup il vit sa sœur s’arrêter, il manque même de la percuter, on arrivait…
La porte s’ouvrit, Vladimir fit un grimace puis se protégea immédiatement les yeux de la lumière intense. Il resta un instant immobile, le temps que sa vue s’habitue à cette lumière quasi aveuglante.
Au fur et à mesure, il distingua des formes grossières dans une sorte d’halo lumineux, puis peu a peu, il reconnut la silhouette fine et gracieuse de sa mère Elle était la, assit sur une chaise le regard perdu à travers la vitre qui donnait dans le parc.
Vladimir s’appuya sur le seuil de la porte, impossible pour lui de faire un pas de plus. Perdu, sans repère, il chercha à taton la main de sa sœur …

C'était comme si sa respiration s'était arrêtée pendant l'espace d'une seconde. Elle avait les yeux rivés sur le dos de sa mère, s'attendant presque à la voir se lever en entendant Hans lui annoncer l'arrivée de ses enfants. Pendant un court instant, elle eut d'ailleurs l'impression de la voir effectivement se lever, se tourner vers eux et leur sourire... Mais ce n'était qu'une illusion et c'est le contact de la main froide de son frère qui la ramena sur terre.

Elle eut une inspiration comme si elle avait été en apnée pendant de longues minutes. La vision disparut complètement et fut remplacée par la triste réalité. Elle sentit le désespoir menacer de l'envahir mais elle lutta contre et fronça les sourcils tout en serrant la main de son frère.

*Non ! Je ne dois pas me laisser abattre !* se dit-elle fermement.

La jeune fille avait une volonté de fer et elle réussit à refouler ses sentiments. Elle se tourna vers son frère et lui jeta un regard qui en voulait dire long sur ses pensées. Elle marcha en direction de sa mère, lâchant la main de son frère et quand elle fut à sa hauteur, elle s'accroupit devant elle, cherchant son regard.

"Mère... C'est nous... Kat et Vlad." dit-elle, même si la femme était incapable de l'entendre ou de la comprendre.

La jeune fille réussit même à esquisser un sourire.

"Il fait beau aujourd'hui, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle d'une voix douce.

Vladimir sentit la main de sa sœur rejoindre la sienne. A l’unisson, ils resserrent tout deux leurs mains comme pour se donner l’impulsion d’aller plus loin.
Vladimir sentit que sa bouche qui devint de plus en plus sèche, un malaise le paralysa peu à peu. Il avait tant pensé à cette journée et maintenant qu’il était la il était incapable de rien faire.
Katarina tourna sa tête en direction de son frère, ses cheveux ondulèrent légèrement. Il fut surpris de voir autant de détermination dans son regard. Il lui fit un léger signe de la tête comme pour lui montrer qu’il était prêt. Il sentit les doigts de sa sœur glissés peu à peu, puis elle alla s’accroupir devant leur mère.

Le jeune homme marcha en direction de sa sœur, il essaya de capter juste un seconde le regard fuyant et sans expression de sa mère, mais en vain. Il s’approcha de la fenêtre pour essayer de comprendre ce qu’il y avait dehors. On ne voyait que le parc puis la foret devenir sombre et danse au fur et à mesure que l’on s’éloignait du château. Il fit surpris devoir sa sœur de parler avec autant de douceur, il était tant habitué à la voir acide et sèche. Vladimir passa devant la coiffeuse de sa mère, attrapa une blanche au manche en ivoire. Délicatement, il y retira les cheveux des poiles de la brave. Puis, il contourna Kat et sa mère, lentement, il approcha la main de cheveux de sa mère et commença avec soin de lui brosser ses cheveux. De la main, il dégagea lentement les cheveux de l’oreille et s’approcha :

- Il faut que tu sois belle mère ! On va tous déjeuner ensemble !!

Katarina savait pertinemment que sa mère était dans l'incapacité de lui répondre mais elle ne pouvait s'empêcher de lui parler tout en lui posant des questions, comme si elle avait été en face d'une personne saine d'esprit. Qui sait ?... Peut-être qu'une partie de sa mère l'entendait ?...

Elle suivit du regard Vladimir, parti chercher une brosse, et eut un pâle sourire en le voyant commencer à coiffer sa mère. Néanmoins, elle le perdit complètement en l'entendant parler du déjeuner qui les attendait. Elle baissa les yeux tout en se relevant et se tourna vers la fenêtre croisant les bras sur sa poitrine. Les yeux rivés sur l'étendue du parc, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer que leur père aurait un empêchement de dernière minute.

Si son frère avait pu voir son visage à cet instant précis, il aurait été certainement marqué par la haine qui se dégageait de ses traits, juste à la pensée de devoir passer quelques instants avec Wolfgang. Pourtant, quand elle se retourna vers eux, elle ne semblait pas en colère et affichait même un sourire.

"Mère, tu sais, je pense que tu aimerais beaucoup la serre de Poudlard ! Il y a beaucoup d'espèces de plantes différentes aux propriétés magiques plus insolites les unes que les autres !... C'est dommage que les parents ne puissent pas venir visiter les lieux... Je suis certaine que tu adorerais !" dit-elle.

C'était étrange d'entendre Katarina dire du bien de son école alors qu'elle ne se privait pas pour la dénigrer sans arrêt. Mais face à sa mère, elle ne se voyait pas se plaindre, pensant qu'elle n'avait pas besoin d'entendre que ses enfants étaient malheureux. Elle regarda son frère et dit : "Tu es d'accord, n'est-ce pas, Vlad ? Poudlard est une bonne école !"

Lentement Vladimir passa la brosse dans les cheveux de sa mère. Une domestique était personnellement en charge de Mrs Blutsauger, ce geste était donc tout simplement inutile. Néanmoins Vladimir continua d’une main à passer la brosse et de l’autre les doigts écartés formant un peigne il regarda qu’il n’y avait aucun nœud. Il continua méticuleusement à les yeux rivés dans les cheveux de sa mère. Sans même sans rendre compte il voyait que ses mains tremblées légèrement, il espérait au fond de lui qu’elle se retourne, qu’elle lui dise quelques choses … mais rien ne viendrait, il le savait …

Il releva légèrement la tête lorsqu’il entendit la voix douce et calme de sa sœur. Peu habitué par cette attitude il chercha du regard sa sœur. Il fit la fixa intensément avec des yeux ronds lorsqu’il saisit ses propos. Complètement déstabilisé par l’attitude de sa sœur, il ne savait quoi répondre. Elle, qui depuis le rentrée ne cessait d’incendier Poudlard et de lui dire qu’ils seraient beaucoup mieux ailleurs.

Ne sachant pas quoi du répondre il bredouilla un semblant de réponse sans signification puis il finit par dire simplement :

- « Oui Oui !! C’est une très bonne école …comme le dit si bien Kate ! » dit-il en haussant les épaules peut convaincu par sa réponse.

D’un ton beaucoup plus profond il continua ;

- Le parc te plairait beaucoup, il y a des grands étendues avec aussi bien des forets, des bosquets et un lac immense…. C’est vraiment très beau !

Vladimir remarqua que la couverture sur les genoux de sa mère était tombée. Il s’agenouilla et tout en lui glissant un sourire le replaça. Avec stupeur, il vit lorsqu’il souleva la couverture les roues du fauteuil roulant, un détail qu’il avait oublié …Il se releva brusquement essayant tant bien que mal de dissimuler son malaise. Il regarda sa montre, il était 11 h et quelques minutes.

Il lança d’une voix claironnante.

- « On pourrait aller faire un tour, ensemble … à trois ?!! …histoire d’ouvrir l’appétit » finit-il par rajouter quelques secondes après comme pour se justifier.

Katarina remarqua aisément le trouble dans lequel ses propos au sujet de leur école avaient plongé Vladimir mais elle lui fut reconnaissante de rentrer dans son jeu. Après un petit moment de tension où elle se demandait s'il allait la suivre en ce sens, elle se détendit et sourit à son frère.

A sa proposition d'aller faire un tour dans le parc, Katarina acquiesça d'un simple hochement de tête.

"Oui, ce serait une excellente idée !" dit-elle d'une voix douce.

Vladimir étant en meilleure position qu'elle pour pousser la chaise roulante de leur mère, la jeune fille prit les devants et ouvrit la porte, sortant de la pièce. Elle n'eut qu'un claquement de doigt à faire pour que deux elfes de maison apparaissent.

"Nos capes." dit-elle d'un ton sec.

Elle se retourna juste au moment où Vladimir franchissait le seuil avec leur mère, toujours aussi impassible.

"Descendons, les elfes vont nous apporter nos capes." l'informa-t-elle.

Ils se dirigèrent vers le grand hall où ils pourraient accèder au parc. Les elfes ainsi que Hans les attendaient déjà avec leurs vêtements et Katarina prit sa cape qu'elle jeta élégamment sur ses épaules avant de prendre celle pour sa mère qu'elle passa sur les épaules de celle-ci.

"Voilà... Comme ça tu n'auras pas froid..." dit-elle toujours en souriant doucement et en remontant la couverture qui protégeait les jambes de sa mère.

Une fois qu'ils furent tous prêts, elle jeta un regard froid à Hans qui ouvrit la porte et ils purent sortir. Ils n'avaient que quelques marches à descendre pour accéder au chemin du parc et une rampe d'accès avait été aménagée pour que le fauteuil de leur mère puisse franchir l'obstacle.

"C'est une belle journée." fit Katarina qui, pourtant, détestait le soleil.

Mais elle savait que sa mère, simple sorcière, adorait les journées ensoleillées, contrairement à Katarina et à son frère. La jeune fille ajusta le col de sa cape et se mit à marcher lentement, regardant droit devant elle.

Sans grande surprise, Kat accepta sa proposition d’un signe de la tête. Sans plus attendre, sa sœur prit les devants, lança quelques ordres. Devant eux, les portes s’ouvrèrent, et vu ce qu’il avait saisit des elfes de maison devant être en bas avec leurs capes.

Vladimir prit soin de dégager la couverture des roues, ses mains glissèrent lentement sur les poignets du fauteuil. Une impulsion suffit, et les voilà qu’ils prirent la direction du parc.
Une fois sur le seuil de la porte, il vit les elfes de maisons lui faire une révérence. Ils étaient tellement courbés que leurs têtes touchèrent le sol.
Vladimir mit le frein sur le fauteuil roulant, qui poussa légèrement s’assurant de la stabilité. Pendant qu’il glissait sa cape sur ses épaules, il vit sa sœur replacer la couverture sur les genoux de sa mère avec douceur.

Le jeune sorcier regard encore une fois sa sœur, complètement déstabilisé par ce comportement, mais après tout s’était leur mère…

Vladimir relâcha le frein, et voilà qu’il suivit le chemin gravillonné, bordé de chaque côté par petites haies en Buis.

En fur et mesure qu’il poussait, Vladimir essaya de capter les réactions de sa mère. Complètement abordé, il entendit sa sœur dire : « C'est une belle journée. », avec un léger temps de réaction, l’air absent Vladimir répondit « Oui c’est une belle journée ». Malgré leurs paroles, leur mère ne cilla pas, son visage resta comme celle d’une poupée en cire.
Un peu déçu, Vladimir espérait peu être un rétablissement miracle… Il s’arrêta de pousser le fauteuil roulant de sa mère. Il plissa des yeux et sortit ses lunettes de soleil qui pourraient dissimuler ses traits.
Il tourna la tête en direction de la serre, toujours dans le même état, en ruine.

- POURQUOI EST CE TOUJOURS DANS CET ETAT !!! demanda-t-il avec force en désignant de l’index la végétation qui recouvrai les quelques traces de civilisation.
Hans qui les suivait quelques pas dernière, s’avança prudemment puis avec un ton digne d’un diplomate il dit :

- C’est votre père qui l’a ordonné … il a dit que vu que votre mère ne peut assurer l’entretien … la serre n’a aucun lieu d’être …
il recula en marche arrière tout en inclinant la tête signe. Avant de se retourna il dit : « ce sont ses mots ».

Ne savant pas quoi répondre, Vladimir ne laissa qu’un « Ha.. » à peine audible.

Il dit alors, tout en reprenant sa marche « Père doit avoir raison, certaine chose nous dépasse … »

Katarina marchait en silence, légèrement en avant par rapport à son frère et à sa mère. Perdue dans ses pensées, elle sursauta en entendant la voix forte et indignée de son frère. Elle se tourna vers lui et, ce faisant, constata qu'ils étaient près de la serre de leur mère, toujours dans le même état lamentable.

Néanmoins, elle jeta un regard désapprobateur à son frère. Elle ne pensait pas que le moment était le mieux choisi pour se mettre en colère. Elle qui faisait des efforts en présence de leur mère pour rester calme eut bien du mal à se contenir.

Mais ce ne fut rien comparé au coup qu'elle sembla recevoir en plein dans l'estomac en voyant Vladimir accepter tout naturellement que leur père laisse cet endroit à l'abandon. Cela la révolta littéralement et elle ne put se taire davantage : "Alors quoi ?! Tu laisses tomber parce que soi-disant Wolfgang a des raisons de ne pas la reconstruire ?!! Tu ne vas donc pas protester ?!"

Lorsque Vladimir entendit la voie de sa sœur ses mains se crispèrent sur les poignets du fauteuils roulants. Dans chaque mot de Kat, il sentait sa haine jaillire.

"Alors quoi ?! Tu laisses tomber parce que soi-disant Wolfgang a des raisons de ne pas la reconstruire ?!! Tu ne vas donc pas protester ?!"

Une silence pesant s’installa peu à peu. On entendait les pas de Hans sur les gravillons, il s’écartait peu à peu de ses jeunes maîtres, ne voulant certainement pas être mêlé.

Vladimir connaissait les pensés de sa sœur et lui dit calmement peu être de peur de gêné sa mère :

- Mais nous ne sommes pas la, qui va l’entretenir ?! Hein toi Kat ?! Nous sommes à plusieurs centaines de kilomètres à Poudlard.

Il fit une pause, continua à pousser le fauteuil pour se retrouver au même niveau que sa sœur, il tourna légèrement la tête en direction d’elle :

- C’est notre père … pourquoi nous mentirait-il ? pourquoi nous voudrait-il du mal ?

Sans même laisser le temps de répondre, il laissa ses mots flotter pendant qu’il continua à pousser le fauteuil dans les allés du parc.

La réponse de son frère la mit hors d'elle. Comment osait-il retourner la situation contre elle ?! N'était-ce pas lui qui criait au scandale en voyant les ruines de la serre ?! Quel hypocrite !

Elle devint pâle de colère, les lèvres pincées, elle le vit s'approcher d'elle. Quand il tourna la tête vers elle et parla, elle fut atterrée par ses dires. Comment pouvait-il être aussi aveugle ?! Elle avait une furieuse envie de crier de rage mais elle se retint. Au contraire, elle se redressa et le regarda de manière profondément méprisante avant de s'en aller dans la direction opposée, en direction du château.

Hans s'écarta précipitamment du chemin et il faisait mieux sinon toute la fureur de la jeune fille lui serait tombée dessus. Elle s'en voulait de partir comme ça alors qu'elle était avec sa mère mais elle ne pouvait tolérer certaines choses.

Le jeune allemand n’avait pas besoin de se retourner pour savoir comment Kat allait réagir. A chaque fois, que l’on évoquait le sujet de son père, elle se fermait et devenait complètement hermétique. Depuis l’incident, elle s’était mis en tête que son père était la cause de tout …
Il continua de pousser le fauteuil routant tout en tendant l’oreille. Il reconnut la démarche souple de sa sœur se faisant de plus en plus inaudible.
Après quelques minutes, il entendit Hans faisant semblant de tousser pour attirer l’attention.
Il attendit que Vladimir se retourne lui dit :

- Monsieur ! il est l’heure de rejoindre le grand salon !

Vladimir entre-ouvrit la bouche mais Hans reprit :

- Bien entendu votre sœur sera prévenu !

Katarina était furieuse contre son frère. Elle rentra dans le château, balança sa cape à un elfe de maison et rejoignit en hâte sa chambre dont elle claqua violemment la porte alors que personne dans le manoir ne pouvait l'entendre.

La pièce était inchangée. Des rideaux sombres encadraient les hautes fenêtres, le lit à baldaquin occupait la partie droite de la pièce, son bureau en bois sombre et précieux une autre partie... Mais tout lui semblait si froid. Elle frissonna malgré le feu qui était allumé dans la cheminée en marbre noire.

Tout était bien trop rangé. On aurait dit que jamais personne n'avait vécu ici. Sa valise reposait au centre de la pièce et pendant un moment, Katarina la fixa.

*Mais pourquoi s'attacher à des objets de toute manière ?!* se dit-elle.

Elle s'approcha de la porte qui communiquait avec la chambre de son frère et elle l'ouvrit. Elle resta sur le seuil de la porte et son regard couleur acier passa sur les objets et autres bibelots que son frère conservait jalousement.

*Faiblesse.* pensa-t-elle, encore en colère contre lui.

Elle referma la porte avec force quand on frappa à sa porte.

"QUOI ?!" cria-t-elle, sachant pertinemment qui était derrière la porte.

"Mademoiselle... On vous attend dans le Grand salon..." fit la voix de Hans.

Katarina ne répondit pas. Elle se tourna vers l'une de ses fenêtres et fixa le ciel bleu.

"Mademoiselle ?" s'enquit faiblement le majord'home.

"J'arrive !!" fit-elle avec impatience.

"Mademoiselle, je..." commença Hans.

"Je vous ai dit que j'arrivais !" le coupa net Katarina en ouvrant la porte brusquement.

Le majord'home sursauta et Katarina lui jeta un regard brûlant de haine. Elle passa devant lui et prit la direction du Grand salon où son frère, sa mère et son père devaient déjà certainement se trouver.

Vladimir regagna lentement le manoir. Comme pour rassurer sa mère de leurs disputes. Vladimir posa sa main sur l’épaule de sa mère tout en poussant le fauteuil roulant :

- Ne t’inquiète pas, c’est parfois tendu entre Kat et moi, mais cela finit toujours par rentrer dans l’ordre finit-il par dire, incertain de croire réellement ses mots.

Il longèrent tout deux une allée passant entre ses Erables plus que centenaires. Il s’arrêta un instant, regardant vers la cime. Un douce lumière passait entre les branches donnant une impression de grandeur infini à ces arbres aux feuilles rouges.

Devant eux, l’arrière du manoir se faisait de plus proche, on voyait les reflets du soleil sur les panneaux de verre de la véranda.
Vladimir regarda les tours du manoir qui perçaient le ciel comme des lances. Il jeta insciemment son regard en direction de la fenêtre de la chambre de sa sœur. Inquiet pour sa sœur, il se mordit la lèvre. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle déraisonnait de la sorte lorsque l’on parlait de leur père.

Lentement, les roues du fauteuil roulèrent sur les allées gravillonnées. Vladimir et sa mère contournèrent un basin de quelques mètres de diamètres. Au centre deux statues aux courbes harmonieuses déversèrent un fin filet d’eau.

Une fois de retour au manoir, accueilli par une ribambelle d’elfes de maison, Vladimir et sa mère furent très vite débarrasser de leurs capes.
Comme pour le matin, il suivit le tapis d’un rouge sang qui les menèrent droit en direction du Grand Salon.
La salle fut vide, le couvert était mis avec soin. Sans bruit, Vladimir d’un geste de la main renvoya le servant qui s’apprêtait à installer Madame Blutsauger.

- « Comment cela c’est bien » dit-il une fois qu’il eut finit de l’installer. « Vous être bien installé mère ! Il ne reste plus qu’à attendre votre époux et Kat. »

Immédiatement après, il rejoignit sa chaise et guetta l’arriver de son père tout en souhaitant que sa sœur ne se braque pas et qu’elle daigne bien assister au repas.

** S'il te plait, Kat, ne gache pas tout ! Vient à ce diner **

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 13/07/2007

Wolfgang était en déplacement en Chine la veille de la réunion familiale annuelle. Il avait discuté et négocié de gros contrats d'armements et avait obtenu ce qu'il voulait. Ainsi, alors qu'il posait son index sur le portoloin devant le ramener chez lui, il affichait un sourire satisfait.

Il arriva dans son bureau, situé au dernier étage du manoir. Il alla vers un petit buffet et l'ouvrit. Il en sortit une carafe et un verre en cristal. La carafe contenait un liquide rouge sombre et visqueux. Il en versa dans le verre et le but d'une traite.

Une lueur étrange passa dans ses yeux et un sourire carnassier étira ses lèvres. Décidément, il était d'excellente humeur. Il jeta un coup d'oeil à sa montre et vit qu'il était bientôt l'heure de retrouver sa famille. Il passa dans un cabinet attenant où avait été aménagé une salle de bain. Il prit une douche brûlante et enfila un costume noir qui le mettait particulièrement bien en valeur.

Finalement, il sortit de son cabinet et descendit au Grand Salon. Quand il entra, Vladimir se tenait près de sa mère mais Katarina n'était pas encore là.

"Bonjour Vladimir." dit-il de sa voix profonde.

Un père normal serait allé serrer son fils dans ses bras mais Vladimir n'eut droit qu'à une poignet de mains. Il regarda à peine Sofia et demanda à son fils : "Vous avez fait bon voyage ?"

Nerveux, Vladimir commençait à griffer la nappe à l’aide de sa fourchette. Le regard fixait sur la porte il guettait le moindre signe. Une ombre apparut derrière la porte vitrée du salon, d’un bond, le jeune sorcier se mit debout.
Se ne fut que Hans, « Le dîner est prêt nous attendons que vous soyez tous à table » dit-il en refermant la porte dernière lui après cette intrusion.

La tête de Vladimir se baissa en direction du sol un peu déçu que ça ne soit que Hans.

Il releva lentement la tête et regarda sa mère profondément :

- Ils vont bientôt arriver ! … enfin je l’espère ajouta t’il de façon presque inaudible.
D’un pas sur, son père entra et lui dit un simple bonjour. Vladimir se mit debout, il espérait aurait espérer quelques choses d’autres … Il sentit la main de son père qui glissa peu à peu et sans plus attendre il s’assit. Il eut droit qu’à une simple poignet de main au même rang que l’un de ces collaborateurs.
Vladimir resta figer un instant. Il ne remarqua même pas que son père n’avait eu le moindre signe d’affection pour sa mère.
Le jeune homme sortit de ses songes et s’assit sur sa chaise.

- Oui très bon, nous sommes arrivés tôt ce matin, le temps pour nous de nous installer et de faire une promenade avec mère. Kat s’est retirée dans sa chambre, je crois qu’elle ne va pas tarder.

Katarina avait renvoyé Hans qui était allé au Grand Salon en transplanant tandis que la jeune fille marchait d'un pas lent pour rejoindre la pièce où se trouvaient son frère, sa mère et son père. Elle se raidit rien qu'en pensant qu'elle allait revoir Wolfgang. Elle avait autant envie de le voir que de se couper une main.

Néanmoins, elle ne pouvait pas reculer. Elle arriva au Grand Salon et quand elle entra, son frère parlait à son père. L'homme se retourna et ils échangèrent un regard. Indifférent de la part de Wolfgang, chargé de haine de la part de Katarina.

Elle détourna finalement les yeux et alla prendre place autour de la table, bien décidée à ne pas parler. Elle ne jeta même pas un regard à son frère et à sa mère.

A peine avait-il finit sa phrase, qu’il reconnut la démarche souple de sa sœur. Instinctivement, Vladimir pivota sur sa chaise pour vérifier que cette personne était belle et bien sa sœur.
Sans même dire un mot, elle entra dans la salle et s’assit. Kat avait gardé le même regard que celui dans le Parc, froid et tellement distant.
Toute la famille était maintenant réunie autour de la table. Une famille normale aurait mille chose à se dire, ils ne s’étaient pas vu depuis tellement de temps…
Mais, dans cette salle, un silence pesant régnait.
Wolfgang imperturbable, n’accorda aucune attention à ses enfants. Il continua à feuilleter un dossier ce trouvant juste devant lui.
Vladimir pivota lentement la tête, essayant de voir ce que représentait les photos qui étaient étalés devant son père.
Sans même sans rendre compte de son rôle, Vladimir se décida à prendre la conversation en main.

- Père vous avez l’air d’avoir beaucoup de travail, dit-il avec suffisamment de force pour que tout le monde autour de la table puisse entendre. Nous aussi avec Kat ( il désigna sa sœur du bras voulant ainsi que son père croise le regard de sa fille ), mais on s’organise pour ne pas être débordé.

Il s’arrêta de parler puis se mit à rajouter comme pour ne mettre personne de coté dans leurs pseudo conversation de famille :

- Avec mère nous sommes allé faire un tour dans le Parc, un si beau temps si prêtait tellement bien.

Vladimir attendit, il balaya la table du regard espérant naïvement qu’avec cette manœuvre ils ressembleront aujourd’hui à une famille comme une autre…

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 13/07/2007

Wolfgang écouta à moitié la réponse de Vladimir, déjà il récupérait un dossier que Hans venait de lui amener. Il jeta un coup d'oeil au majord'homme et comprit que ce dossier devait être rapidement traité. Cela contrariait un peu l'homme car il avait pensé pouvoir être tranquille le temps de quelques heures... Mais dans son métier, avoir du temps libre était un luxe bien hors de prix, même pour lui.

C'est alors que la porte s'ouvrit sur Katarina. Wolfgang se tourna vers sa fille et le regard noir qu'elle lui adressa l'agaça, même si tous deux savaient pourquoi elle le haïssait tant. En réalité, le vampire se demandait ce que Katarina savait exactement. Il apparaissait qu'elle avait plus de doute que de véritables certitudes mais cela ennuyait Wolfgang.

Il prit place autour de la table, face à Katarina tandis que Vladimir était sur sa droite et sa femme sur sa gauche, en face de son fils. Il ouvrit le dossier et commença à examiner les photos. Elles étaient porteuses de mauvaises nouvelles et Wolfgang fronça très légèrement les sourcils. Un silence était tombé sur la table mais il fut bientôt rompu par Vladimir.

Son père releva la tête et le regarda d'un drôle d'air. Pendant l'espace d'un instant, on aurait pu croire qu'il allait se mettre en colère contre le jeune homme pour avoir osé le rappeler à l'ordre de cette manière.

"Je doute néanmoins que les petits problèmes de collégiens soient aussi importants que ceux de la vie réelle." répondit-il sèchement.

Néanmoins, il referma le dossier et prit le verre de vin rouge qui lui avait été servi. Il en but une gorgée pour se calmer et le reposa.

"Mais peu importe... Vous avez bien fait de sortir votre mère. Je ne sais pas si l'aide-soignante le fait aussi régulièrement qu'elle le devrait." dit-il, révélant ainsi le peu d'attention avec laquelle il s'occupait de sa femme.

Le silence qui régnait dans la salle ne dérangeait pas plus que cela Katarina. En vérité, si elle avait pu éviter d'entendre la voix de son père, elle en aurait été ravie. Elle jouait avec les petits poix dans son assiette à laquelle elle n'avait pratiquement pas touché quand Vladimir prit la parole.

Elle releva alors la tête et regarda son frère avant de porter son attention sur son père. Elle vit dans ses yeux une lueur de colère et elle se raidit sur sa chaise. Sa réflexion n'était pas tendre mais elle aurait pu être pire.

Par contre, sa deuxième remarque fit bondir Katarina. Elle releva la tête et regarda son père de travers : "Comment ça tu ne sais pas ?"

Elle avait du mal à contenir la colère qui l'habitait et cela s'entendit dans savoix.

Vladimir droit sur sa chaise guetta celui qui allait prendre la parole en premier. Il se sentit de raidir lorsqu’il se fit remettre sa place par son père.
Sa gorge devint sèche, il baissa la tête comprenait qu’il s’était aventuré vers un sujet qui le dépassait.
Il dit d’une voix presque inaudible :

Oui, vous avez raison père. ( mais ses parole furent couvertes par celle de son père)

"Mais peu importe... Vous avez bien fait de sortir votre mère. Je ne sais pas si l'aide-soignante le fait aussi régulièrement qu'elle le devrait."

Le jeune sorcier comprit alors que cette phrase serait la mèche qui allumerait la bombe [ Kat lol ]. Il se tourna rapidement essaya de trouver quelque chose pour réorienter la conversation. Ses lèvres bougèrent, mais aucun son n’en sortit, il réfléchissait mais sa sœur avait déjà lancé:

- "Comment ça tu ne sais pas ?"

Vladimir attrapa le plat en argent contenant les petits poix, et le glissa entre Kat et son père.

- "Vous en reprendrez bien ! C’est des légumes de saison…"

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